Les bases de l’enseignement chrétien sur la famille et l’éducation des enfants: traditions et modernité - L’Exarchat patriarcal d’Afrique
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Les bases de l’enseignement chrétien sur la famille et l’éducation des enfants: traditions et modernité

Le 27 juillet 2023, le métropolite Léonide de Klin, exarque patriarcal d’Afrique, a fait un exposé «Les bases de l’enseignement chrétien sur la famille et l’éducation des enfants: traditions et modernité» à la session «Coopération dans le domaine de défense des droits des enfants: axes de développement et formes de collaboration», organisée en marge du deuxième sommet Russie-Afrique.

Chers frères et sœurs!

Notre Seigneur Jésus Christ dit: «laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent» (Mt.19:14). Il prédit aussi un sort peu enviable à ceux qui sèment la tentation et apportent la mort aux âmes fragiles des enfants: «si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer» (Mt.18:6).

Le christianisme a complété la vision païenne et de l’Ancien testament du mariage par l’image sublime de l’union du Christ et de l’Église. Pour les chrétiens, le mariage n’est qu’un contrat juridique, un moyen de reproduction et une satisfaction des désirs naturels et temporaires, mais aussi «le sacrement de l’amour», l’union éternelle des époux dans le Christ.

L’Église insiste sur la fidélité à vie des époux et sur l’indissolubilité du mariage chrétien.

Clément d’Alexandrie qualifie la famille, ainsi que l’église, de maison de Dieu, et Jean Chrysostome l’appelle «une petite église». L’église de maison est formée par un homme et une femme qui s’aiment, qui sont unis dans le mariage et tournés vers le Christ. Le fruit de leur amour et de leur unité sont leurs enfants, dont la naissance et l’éducation sont, selon l’enseignement chrétien, un des buts principaux du mariage.

«Voici, des fils sont un héritage de l’Éternel, Le fruit des entrailles est une récompense», s’exclame le Psalmiste (Ps.136:3). «Les enfants ne sont pas une acquisition accidentelle, nous répondons pour leur salut. L’insouciance envers nos enfants est le plus grand péché, il mène à l’impiété extrême… Nous n’avons aucune excuse si nos enfants sont corrompus», explique Saint Jean Chrysostome. Le Saint Éphrem le Syriaque dit: «heureux l’homme qui éduque ses enfants selon Dieu». «Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent», stipule le 5e commandement de la loi de Moïse (Ex.20:12).

La famille en tant qu’église de maison est un organisme uni dont les membres vivent et établissent leurs relations en se basant sur la loi de l’amour. L’expérience de communication en famille apprend à l’homme à surpasser le péché de l’égoïsme et forme des bases de la citoyenneté saine. C’est dans la famille comme dans une école de piété que se forme la bonne attitude envers ses proches et, à travers ça, envers son peuple et la société en général. Une vrai continuité des générations commence dans la famille et trouve sa suite dans l’amour envers les ancêtres et la Patrie, dans le sentiment de l’appartenance à l’histoire. C’est pour ça que la destruction des liens traditionnels des enfants avec leurs parents, à laquelle contribue le mode de vie de la société contemporaine, est si dangereuse.

Le fléau criant de la société moderne est l’orphelinat de parents vivants. Des milliers d’enfants abandonnés qui remplissent les refuges, témoignent de la maladie profonde de la société. En aidant ces enfants spirituellement et matériellement, en prenant soin de leur implication dans la vie spirituelle et sociale, l’Église voit aussi son devoir dans le renforcement de la famille et de la réalisation par les parents de leur vocation, ce qui éliminerait le problème de l’enfant abandonné.

La propagande du vice nuit surtout aux âmes fragiles des enfants et des jeunes. Des livres, des films et l’autre contenu visuel, les médias et certains programmes éducatifs donnent souvent aux adolescents une image de relations sexuelles qui est humiliante pour la dignité humaine, parce qu’elle ne laisse pas de place pour les notions de chasteté, de la fidélité des époux et de l’amour dévoué. L’Église appelle les croyants, en coopération avec toutes les forces en bonne santé morale, à lutter contre la diffusion de cette tentation diabolique qui, en détruisant la famille, sape les bases de la société.

En comprenant que l’école, ainsi que la famille, doit fournir aux enfants les savoirs sur les relations entre les deux sexes et sur la nature corporelle de l’enfant, l’Église ne peut pas soutenir les programmes éducatifs de l’éducation sexuelle qui normalisent les relations sexuelles avant le mariage et surtout de diverses perversions. Il est inacceptable d’imposer ces programmes aux élèves. L’école a pour vocation de lutter contre le vice, d’élever la chasteté, de préparer les jeunes pour qu’ils créent une famille solide, basée sur la fidélité et la pureté.

Depuis les temps anciens, l’Église voit l’interruption volontaire de grossesse (l’avortement) comme un péché grave. Les règles canoniques assimilent l’avortement à un meurtre. Cette évaluation est basée sur la conviction que l’apparition de chaque être humain est un don de Dieu, et c’est pour ça que, à partir du moment de la conception, toute atteinte à la vie d’une personne est criminelle.

L’Église voit la distribution et la justification des avortements dans la société moderne comme une menace à l’avenir de l’humanité et un signe manifeste de la dégradation morale. La fidélité à l’enseignement des Saints Pères sur la sainteté et la valeur de la vie humaine est incompatible avec l’acceptation de la «liberté de choix» par la femme du destin du fœtus. L’Église croit que son devoir est de défendre les êtres humains les plus vulnérables et dépendants, les enfants à naître. Sans rejeter les femmes qui ont avorté, l’Église les appelle à la repentance. La lutte contre les avortements que la femme choisit souvent à cause de la pauvreté abjecte et de l’impuissance exige que l’Église et la société élaborent des mesures efficaces pour protéger la maternité et créer les conditions pour l’adoption des enfants que la mère ne peut pas éduquer elle-même pour une raison quelconque.

Pendant les dernières décennies, les pays qui se sont autrefois positionnés comme des pays chrétiens essayent d’imposer au monde entier un système de valeurs qui va à l’encontre non seulement à l’enseignement évangélique, mais aussi aux postulats moraux universels et au bon sens. Pourtant, il est évident pour chaque personne croyante que les idéaux moraux donnés par Dieu sont un fondement inaltérable de la vie, du développement de chaque personnalité et de la société en général et ne peuvent pas être revus en faveur des forces ou des tendances politiques. La conservation et l’affirmation des normes de la morale traditionnelle sont une garantie de la vitalité et de l’avenir de toute la civilisation humaine.

En utilisant les mécanismes de la coopération interconfessionnelle, interreligieuse, de la coopération entre l’Église et l’État, entre l’Église et la société, en comprenant l’importance particulière du témoignage conjoint dans cette direction, nous sommes appelés à défendre ensemble les valeurs morales traditionnelles avec tous les moyens accessibles et moralement justifiés.

En conclusion je voudrais souligner que, depuis sa création en décembre 2021, l’Exarchat patriarcal d’Afrique prend en charge deux orphelinats au Kenya: refuge Saint-Pierre à Rigena et refuge Saint-Athanase à Nyabigege.

Ce sont nos prêtres Théodore Ouru et Hermogenes Otara qui prennent soin des refuges. Malheureusement, quand nous sommes venus en Afrique, nous avons constaté la dégradation de l’infrastructure, des conditions élémentaires de la vie des gens. Par exemple, ces refuges n’avaient pas d’eau courante ou d’électricité. Bien sûr, nous l’avons corrigé et nous continuons à travailler dur, nous aidons, bâtissons, équipons, améliorons, achetons de la volaille et du bétail pour les refuges. Mais il reste encore beaucoup à faire.

Je suis sûr que les idées et les thèses principales formulées lors du Forum seront attendues par la société et seront reflétés dans la politique de l’État, dans l’activité éducative et sociale et dans la coopération future entre l’Église et l’État.

Je vous souhaite l’aide de Dieu qui renforce, le travail fructueux et le succès dans l’affaire noble et demandée de la défense des droits des enfants!

L’Exarchat patriarcal d’Afrique

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