La composante religieuse du développement des pays africains dans le monde en mutation dynamique - L’Exarchat patriarcal d’Afrique
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La composante religieuse du développement des pays africains dans le monde en mutation dynamique

Le 28 juillet 2023, la session de l’exarchat patriarcal d’Afrique «La composante religieuse du développement des pays africains dans le monde en mutation dynamique» a eu lieu dans le cadre du forum Russie-Afrique, en marge du deuxième sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg.

Le métropolite Léonide de Klin, exarque patriarcal d’Afrique, a prononcé un discours liminaire.

1. La religion joue en Afrique un rôle plus important que dans les autres parties du monde, parce qu’en général, les Africains sont les gens les plus religieux sur la planète. Le nombre de non-croyants y est le plus petit, tandis que le taux de croyants est proche de 100% (selon les résultats d’une étude sociologique publiés par le quotidien The Telegraph https://nonews.co/directory/lists/countries/relgiousness). L’importance élevée de la religion et son impact sur les procès dans la société et sur le développement politique de la société y persistent. Par conséquent, c’est la religion qui est capable de servir de base pour établir les relations durables et profondes avec l’Afrique.

2. La religion majoritaire en Afrique est le christianisme. Les représentants du continent ont fait ce choix idéologique parmi les premiers sur la planète.

Le Christ a Lui-même visité l’Égypte avec Sa Très Sainte Mère, ensuite l’apôtre Marc y a fondé la Grande église, l’Éthiopie a été un des premiers pays à adopter le christianisme au niveau de l’État. Les Églises de l’Afrique du Nord et de la Nubie ont été importantes et glorifiées dans l’histoire. Leur patrimoine nous nourrit, nourrit les chrétiens contemporains. Et si l’on parle de l’Égypte et l’Éthiopie, en y ajoutant l’Érythrée, les Églises chrétiennes authentiques y fleurissent toujours.

3. L’arrivée sur le continent du catholicisme et du protestantisme, versions occidentales du christianisme, apportées par les colonisateurs, est devenue un facteur particulier qui a formé le spectre religieux de l’Afrique. Par la suite, beaucoup de groupes se sont éloignés des Églises occidentales et ont créé leurs propres enseignements, en combinant les éléments du christianisme et les traditions locales. Cela démontre la volonté des Africains de chercher des possibilités de confesser la foi en Christ sans être liés aux Églises qui se sont ternies par la participation à la traite des esclaves, le soutien des colonisateurs, des conflits tribaux, tels que, par exemple, le génocide au Rwanda. Au cours des dernières années, la déception des Africains dans les Églises occidentales a augmenté à cause du cours qu’elles ont choisi sur l’homosexualité, le transgenrisme, le féminisme etc.

4. La création de l’Exarchat patriarcal d’Afrique de l’Église orthodoxe russe a suscité une vague d’intérêt de la part des habitants de nombreux pays du continent. L’orthodoxie répond à beaucoup d’aspirations des Africains et n’a pas de problèmes des Églises occidentales décrits ci-dessus; mais elle est l’Église originelle, initiale du Christ.

5. L’Église orthodoxe grecque d’Alexandrie a une longue histoire de sa présence sur le continent, mais elle se concentrait la plupart de ce temps sur le soin pastoral de la population grecque des pays africains. Ce n’est qu’au XX siècle qu’elle a commencé à grandir grâce à l’absorption les groupes africains non canoniques qui s’associaient déjà à l’orthodoxie. Pourtant, malgré un certain succès, l’Église d’Alexandrie n’a pas répondu aux attentes des Africains et a déçu beaucoup d’entre eux, car elle était concentrée sur la diffusion de l’hellénisme et la grecophilie et ne prenait pas en compte l’identité des cultures africaines dans son travail pastoral.

6. L’Église orthodoxe russe a une longue histoire de sa présence en Afrique. Comme l’a souligné Sa Sainteté le patriarche dans son allocution hier, les premières églises russes temporaires sont apparues sur le territoire de l’Abyssinie, une paroisse permanente de l’Église orthodoxe russe a été créée en Égypte en 1914, et des paroisses russes sont apparues en Tunisie, en Algérie et au Maroc. Depuis le milieu du XXe siècle notre Église a essayé d’exercer sa présence en Afrique dans la coopération avec l’Église Orthodoxe d’Alexandrie, ce qui est devenu impossible quand le patriarche d’Alexandrie, sous pression des forces extérieures antirusses, a reconnu le schisme ukrainien et est entré dans la communion avec lui.

7. Nous sommes témoins d’un événement historique unique: la croissance explosive du nombre des adeptes de l’orthodoxie russe sur le continent noir. En un an et demi de l’activité de l’Exarchat patriarcal d’Afrique, le nombre de paroisses africaines a augmenté de 5 à 200, le nombre de pays qui abritent ces paroisses a augmenté de 4 à 25. La grande majorité des paroissiens sont Africains. C’est l’Église orthodoxe russe qui peut devenir et devient déjà un pont qui lie nos pays et nos peuples et qui fait ressortir le meilleur en nous.

En même temps, les méthodes de prosélytisme et d’expansionnisme sont étrangères à l’Église Orthodoxe russe. Elle ouvre ses portes pour tous ceux qui cherchent une renaissance spirituelle dans la tradition chrétienne orthodoxe. En même temps, elle est vise la coopération avec les autres confessions et communautés religieuses. Nous avons un large programme de coopération: la défense des bases traditionnelles de la vie humaine et de la morale, la promotion des libertés religieuses, le maintien de paix, le travail humanitaire. Nous coopérons activement avec les Églises copte et éthiopienne, avec certaines structures musulmanes, avec des représentants des communautés catholiques et protestantes, aves des conseils interreligieux et interchrétiens de nombreux pays. Nous sommes sûrs que l’expérience accumulée de coopération interreligieuse avec les musulmans et les représentants des autres religions de la Russie et des autres pays de notre responsabilité canonique sera utile, et je salue le très respecté mufti Albir Krganov, chef de l’Assemblée spirituelle des musulmans de la Russie, ici présent, qui, lui aussi, nous en parlera.

Il faut souligner que tout ne va pas bien dans la vie politique de l’Afrique. Il y a des conflits, et on essaye d’utiliser le facteur religieux pour leur escalade. Malheureusement, les chrétiens sont persécutés dans certains pays africains. La paix est ce dont ont besoin de nombreux pays et peuples, y compris sur le continent africain, et l’Église orthodoxe russe vient en Afrique avec le message de paix, de bon voisinage et de compréhension mutuelle.

L’Exarchat patriarcal d’Afrique

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